La Morzine Vallée D'Aulps (2012)

Cette année, c’est la Morzine Vallée d’Aulps au programme avec 160 km et 3600m de dénivelé avec, sur les 30 derniers kilomètres finir, le redoutable Col de Joux Plane et la remontée sur le Lac de Montriond.

 

J’ai choisi cette cyclo pour découvrir de nouveaux cols et parce que, partant 3 semaines en Juillet sans vélo, je n’avais pas d’autre possibilité (Pas possible en Juillet car pas là, dur en Aout car pas d’entraînement en Juillet…) A notre arrivée à Morzine (Mr Lemaitre Sénior m’accompagne cette fois-ci), il fait beau mais nous avons pris la pluie de la maison jusqu’à Auxerre. Ouf.

 

Samedi en fin d’après-midi, une fois installé, je pars rouler pour tenter de prendre le coup de pédale spécifique de la montagne. Je n’avais jamais eu l’occasion de le faire sur Les 3 Ballons ou même sur la Marmotte. En espérant que cela me sera bénéfique J’effectue donc les 30 premiers km de la course, en passant par le Col de la Joue Verte. Il se monte bien malgré 3-4 km assez dur (8 à 9%) à mi-pente mais les 5 derniers km sont plus roulants et permettent de bien récupérer. Sur le sommet, je rejoins un « collègue » qui fera le grand parcours. Nous discutons 5 minutes (du parcours, des 3 Ballons, de la Météo…) puis je redescends sur Morzine par la route d’Avoriaz. Les jambes ont assez bien répondus, ça va, je suis confiant.

 

Dimanche : L’hôtel étant à 500m de la ligne de départ, je gagne quelques précieuses minutes de sommeil. 6h : debout pour le petit dej (pain d’épices)

 

7h30 : je prends place dans le sas de départ. Alain Prost est parmi nous mais il fait le petit parcours (110km)…Je veille à boire même avant de départ car je ne veux pas revivre ma défaillance de l’année dernière sur le Galibier.

 

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8h, départ. Bien sur, et comme d’hab, je suis incapable de me faire « mal » au départ pour me faire une place au chaud dans un paquet…mais bon, je me soigne Nous faisons le tour de la station de Morzine avant d’attaquer la 1ère difficulté : le Col de la Joux Verte. Comme hier, cela se passe bien. J’ai décidé de ne pas forcer et faire les 2 premiers cols (Joux Verte et Corbier) un peu « en dedans ». J’ai bien fait de rouler hier après-midi car je gagne presque 10 bpm dans la partie la plus dure. Au torrent des Ardents, nous formons un groupe de 7-10 personnes et nous finirons l’ascension ensemble. Tout au long de la montée, nous remontons des cyclotouristes qui participent au BCMF organisée par le Vélo Club d’Annecy, dont 1 unijambiste. Oui, oui. Respect !!

 

Au sommet de Joux Verte, je repasse un peu brutalement sur le grand plateau et… je déraille. Le temps de remettre la chaîne, je perds le contact avec mes collègues d’ascension. Et ce n’est pas avec mes piètres talents de descendeur que je les rattraperai !!! Cette péripétie sera « lourde » de conséquence pour moi

 

La première partie de la descente est très rapide puis les lacets se succèdent. Nous retraversons Morzine et commençons à descendre, à 5 de mémoire, dans les gorges, direction St Jean d’Aulps.

 

Juste après St Jean, bifurcation à droite et c’est parti pour environ 50km de montée-descente non stop. Nous commençons par le Col de Corbier. Court (6km) mais très dur (>8% de moyenne). Comme prévu, je le monte à ma main, les yeux sur le cardio pour ne pas trop puiser dans les réserves. Papa m’attend au sommet, je ravitaille en eau et attaque la descente vers Bonnevaux, lieu de résidence lors de nos joyeux WE de ski de ces dernières années.

J’ai l’impression de mieux maitriser mes trajectoires dans les descentes par rapport à tout à l’heure.

 

 

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La descente de la vallée d’Abondance commence à peine que nous bifurquons à gauche pour remonter vers le Col du Grand Taillet. Tranquille au début puis cela se corse sur la fin (il est donné à 7% de moyenne tout de même). Je rencontre le président du Club de Torcy, et nous finirons l’ascension ensemble, au sein d’un groupe de 6-7 personnes.

 

Petite alerte cependant : un début de crampe sur l’intérieur de la cuisse… Bizarre. Je bois, je bois...

 

Après une descente rapide, nous remontons vers la Vernaz où nous attend le 1er ravitaillement solide. Je prends le temps de bien récupérer avant de repartir Après une nième petite descente, nous attaquons, en 2 temps, l’ascension du Col de la Jambaz. Il est très roulant. Je rejoins 2 cyclo puis nous restons tous les 3 jusqu’au sommet.

 

En bas de la descente, un groupe de 6 se forme pratiquement jusqu’à Mieussy (la dernière bosse éclate un peu ce groupetto). En bas, entre Mieussy et Taninges, un groupe de 10, avec le président de Torcy, me rejoint et nous arrivons ensemble au ravitaillement de Taninges.

 

Là, quelques cyclo luttent mentalement pour ne pas prendre la bifurcation avec le parcours de 110km qui leur tend les bras…Joux Plane est dur, il fait peur, il fait plus de 25°C et nous avons déjà 110 km dans les jambes. A deux, nous convainquons l’un d’entre eux à ne pas lâcher, pas maintenant !!

 

Je repars direction Samoens avec plusieurs collègues sur les portes bagages. Aucun de prendra de relais !! Merci !! Au pied de Joux Place, l’un des suiveurs monte à ma hauteur et me remercie de l’abri pendant ces 15km; c’est une femme. Je ne dis rien….

 

Début de l’ascension de Joux Plane : surtout, ne pas suivre les autres, monter à sa main, surveiller le cardio pour ne pas exploser !!!

La première partie de l’ascension se passe bien mais à 6km du sommet, la pente se cabre soudain. Et c’est là que je rends compte que je n’ai que 23 dents derrière (même avec un plateau de 30). Je force, les crampes m’envahissent peu à peu… Néanmoins, je m’aperçois que je reviens peu à peu sur les cyclo que j’avais laissé partir dès le pied.

 

Je reviens même sur la fille que j’avais emmené dans la vallée avant de prendre un coup de bambou : au détour d’un virage à droite, je souhaitais tellement que la pente ne s’adoucissent que je lâche mentalement. Ma tête me dit de faire une pause !!!! Nous ne somme qu’à un peu plus de 2km du sommet mais il faut que je m’arrête…

 

Je repars après 1 à 2 ', j’ai un peu récupéré mais doit refaire une petite pause quelques hectomètres plus loin pour bien finir le dernier km !!! Le paysage est joli, il y a un lac au sommet, cela adoucit un peu la difficulté.

 

Après plus d’une heure et demie d’ascension (9,6 km/h !!) c’est le sommet. On remplit les bidons on tente de s'alimenter (mais je ne peux plus rien avaler de sucré, ça m'avait fait pareil l'année dernière sur La Marmotte) et puis c’est la descente vers Morzine (après une petite bosse de 200m tout de même).

 

Jolie descente. Je passe le panneau « ARRIVEE 10 KM » et me rend compte que cela va être tendu pour le Brevet d’Or : il me reste environ 20’ pour arriver et on finit par 3 km d’ascension !! Je prends donc quelques « risques » dans la descente et me revoilà, pour la 3ème fois de la journée, à traverser Morzine avant de remonter sur le Lac de Montriond où est jugée l’arrivée. Forcément, ca monte moins vite que ce matin… Mais je fais mon max pour finir presque au sprint et coupé la ligne d’arrivée. Mort.

 

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Je vais chercher mon diplôme : 7h34’26 alors que le Brevet d’Or était à 7h32 !!! Je suis dégouté !!!! Et dire qu’il y a 2 autres gars qui échouent encore plus près que moi ( à 2’11 et d à 2’12) Où sont ces 2 minutes : un peu partout je pense et nulle part à la fois car il faut relativiser : 2’ sur plus de 7h30 d’efforts, ce n’est pas grand-chose

 

 1. Lorsque je déraille en haut de la Joux Verte : je perds facilement 30-40’ à m’arrêter, remettre la chaine en place, repartir. Sans compter que je perds le contact avec le petit groupe qui s’était formé dans l’ascension. Je n’aurai sûrement pas gardé la roue de tout le monde mais cela m’aurait fait un point de mire sur une partie de la descente… 2. Au départ : c’est toujours rapide et j’hésite toujours à m’envoyer dès le départ de peu de me griller. Cela m’aurait peut être permis d’accrocher un autre groupe…

3. Dans les descentes : je ne suis pas le meilleur dans cet exercice et le temps perdu ne se rattrape jamais. Du coup, nous n’étions que 3-4 dans les Gorges du Pont du Diable…

4. Les ravitaillements : J’ai passé 2x5’ dans les ravitaillements solides (ou j’ai arrêté le compteur, erreur j’aurai eu une idée plus précise du compte à rebours dans les derniers kilomètres si je l’avais laissé tourner), sans compter les ravitaillements en eau (Corbier et Joux Plane). Même si c’est important de ne pas les sauter (souviens-toi l’année dernière en haut du Glandon), en faisant plus vite ou en repartant plus énergiquement, y’avait une poignée de seconde à gagner

5. Les développements utilisés et je crois que c’est le plus important et ce qui a causé ma "perte" dans Joux Plane: je n’avais « que » 30x23 alors que l’année dernière c’était 30x25 pour les 3 ballons et, de mémoire 30x27 sur La Marmotte. Et je pense que les 2 dents entre 23 et 25 m’ont fait défaut ; la preuve : crampes dans Joux Plane avec déjà des tiraillements dans le Grand Taillet et encore des douleurs 2 jours après lorsque j’écris ces lignes

 

Bref, content tout de même de la gestion de la course (même si Joux Plane a été terrible), une belle journée ensoleillée, de nouveaux cols escaladés mais je ne peux pas m’enlever de la tête la petite pointe de déception pour ces 2’ me séparant du Brevet d’Or. Comme pour La Marmotte, je ne compte pas en rester là. Donc je reviendrai…

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